un ancien retrouver mort

Le légionnaire retrouvé mort vivait au milieu d'immondices


L'homme retrouvé mort vendredi au 13, rue de l'Hôtel-de-ville habitait au milieu des poubelles.


« J'adresse toutes mes félicitations aux services municipaux et de police. Ils ont été vraiment à la hauteur de la situation. Chapeau ! Ils se sont occupés de tout, pour déblayer le plus rapidement possible. Devant cette immensité d'immondices, je me voyais mal… » D'habitude si jovial, l'ancien président du Carnaval d'Albi (et bénévole pendant 35 ans), André Fabre, a le visage grave. Cet Albigeois bien connu de 79 ans n'en est pas encore remis, après la macabre découverte faite vendredi dans l'immeuble qu'il possède, au 13, rue de l'Hôtel-de-ville dans le Vieil-Alby. Locataire de la chambre 7 située au 3er et dernier étage, Roch Torres a été retrouvé mort. Il gisait à moitié sur son lit. Et, si la cause naturelle ne fait aucun doute, le décès remonterait une quinzaine de jours… « Ancien légionnaire de 76 ans, juste trois ans de moins que moi, Roch Torres était né à la Réunion. Il habitait ici depuis 10 ans. Il s'est toujours montré impeccable », dit le propriétaire, qui ignore tout de sa famille.



Le plus triste est que le studio dans lequel vivait le vieil homme était rempli d'ordures, dans des quantités qui défient l'imagination. « Il y en avait plus d'un mètre de haut, dans des grands sacs poubelles noirs. Le tas montait jusqu'au 3e carreau de la fenêtre. Pour accéder, les sapeurs-pompiers ont dû se frayer le passage en enlevant des détritus », décrit André Fabre qui a eu des frayeurs rétrospectives : « Le radiateur électrique était resté allumé sous les sacs. Le feu aurait pu prendre. » L'évier jamais nettoyé était si incrusté que « ça coûtera moins cher de le changer que de le nettoyer ». Nettoyer, c'est ce qui a été fait hier dès 5 heures du matin, afin de dégager la rue à 9 heures. Pour descendre les 15 m3 dans la benne, tous les intervenants étaient protégés par des masques.
Gilles, un des plus proches voisins, a été alerté par l'odeur. Jamais alarmante auparavant, «elle a explosé vendredi après-midi », dit Jean-Jacques Jolly, qui tient le commerce Flash vidéo au rez-de-chaussée. Détenteur du double des clés et appelé à la rescousse par Gilles, le commerçant est monté. « Plus on approchait, plus on avait du mal à respirer. J'ai frappé sans obtenir de réponse. J'ai ouvert et j'ai compris. Il n'y avait plus rien à faire. J'ai refermé et téléphoné aux pompiers. »
Désagrément supplémentaire pour André Fabre, des gens, apprenant le décès d'un septuagénaire du même âge, ont cru que c'était lui et ont présenté leurs condoléances. Mais il n'est pas homme à s'en formaliser : « C'est la deuxième fois qu'on me croit mort. La première, c'est le jour où on a publié l'avis d'obsèques d'un autre André Fabre… »