CalviHervé Morin a passé en revue les troupes du 2e Rep
Paru aujourd'hui, vendredi 27 novembre 2009
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Photo : Denis Derond
Aux côtés du chef du corps du 2e Rep, Éric Bellot des Minières (à gauche), Hervé Morin a pu assister à un exercice de reconnaissance et d'extraction qui préfigure la mission des quelque 780 soldats sur le terrain.
Deux minutes trente. C'est le temps qu'il aura fallu au ministre de la Défense pour enlever sa combinaison, sa
« tenue de pingouin » à sa descente de l'hélicoptère Puma pour retrouver le costume cravate. Sur le terrain de saut du 2e Rep de Calvi, il était accueilli hier matin par le chef de corps, le colonel Éric Bellot des Minières, le sous-préfet, Stéphane Donnot et le maire de la cité, Pancrace Guglielmacci. À la suite du ministre, une légion venue des airs d'une vingtaine de journalistes de médias nationaux pour suivre le déplacement. C'était le coup d'envoi d'une visite express, avant le départ en Afghanistan des hommes du camp Raffalli, le 6 janvier prochain.
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Aux côtés des familles« Je connais bien l'île pour y avoir fait le tour avec des amis et y avoir dormi à la belle étoile quand j'étais étudiant », a souri le ministre avant de se diriger vers la salle Jeanpierre où le chef de corps a détaillé plus sérieusement les moyens qui seront mis en oeuvre. En rappelant le
« dévouement total » de tout légionnaire.
« Sur le terrain, 780 personnels seront déployés jusqu'au mois de juillet dans le district de Surobi », a-t-il poursuivi. Tout en revenant sur l'entraînement suivi dans l'île dont les zones
« escarpées et minérales rappellent l'Afghanistan. » Attentif, Hervé Morin pose des questions sur la capacité des hommes à communiquer avec les populations comme avec les soldats afghans en formation. Point d'orgue de la visite, l'allocution adressée aux légionnaires plus tard dans la cour.
« Au-delà de l'art militaire, de la force, que vous maîtrisez totalement, votre mission est d'une extrême finesse : elle consistera à aider à la reconstruction de ce pays laminé par 30 ans de guerre, a-t-il martelé,
il faut allier les muscles à la mise en confiance. » Objectif ?
« Construire la paix et non pas la guerre avec les talibans. » Il faudra gagner les coeurs, donc.Dans les rangs, les visages sont serrés et un nom est dans toutes les mémoires : celui du sergent Penon tombé dans une embuscade en août 2008. Mais c'est le devoir qui prime.
More Majorum : à la manière des anciens, comme le rappelle leur devise.
« Si j'avais peur, je ne serais pas au Rep », tranche en aparté le sergent Mickail Eduard, tout en précisant que l'
« on n'oublie jamais le camarade tombé. » Le capitaine Arnaud Girard lui, laissera en Corse une femme et deux enfants.
« Moi, je fais mon métier, il y a des risques : ma famille les accepte », explique-t-il. Dans le camp, ces mêmes familles sont près de 300. Et les épouses - dont une vingtaine assistait à la cérémonie - ont l'
« habitude. » « Nous sommes obligées de leur montrer que nous sommes sereines », avouent Maryline, Sandra Agnès, Virginie ou Diana qui ont choisi
« d'aimer des soldats et se soutiennent en leur absence. » Hervé Morin a dit
« comprendre cette inquiétude légitime », tout en réaffirmant la
« noblesse de cet engagement. » Avant le départ, un exercice de reconnaissance et d'extraction d'un blessé expose au ministre ce que sera le théâtre des opérations afghanes.
« Rendez-vous dans sept mois, je me ferai inviter par M. le maire pour passer le week-end à Calvi » a-t-il conclu, avant de s'envoler pour la base aérienne de Solenzara. Au terme d'une visite de 4 heures. Au pied levé.
Paul Ortoli
