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 - Les anciens soldat JAPONAIS,refus de se rendre,passsent chez les VIETS

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MICHAUX DCD

MICHAUX DCD


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MessageSujet: - Les anciens soldat JAPONAIS,refus de se rendre,passsent chez les VIETS   - Les anciens soldat JAPONAIS,refus de se rendre,passsent chez les VIETS Icon_minitimeLun 29 Juin - 14:00:44

Alliés tardifs : les apports techniques des déserteurs japonais au Viet-Minh durant les premières années de la guerre franco-vietnamienne

aussi paradoxal que cela puisse sembler, la présence militaire japonaise en Indochine ne disparaît pas entièrement avec la défaite de Tokyo par les Alliés ce même mois. C’est parce que plusieurs milliers de soldats japonais refusèrent de se rendre à la fin de la guerre du Pacifique. Ils désertèrent un peu partout dans les territoires qu’ils avaient occupés pendant le conflit – c’est-à-dire en Birmanie, en Indonésie, en Malaisie, en Thaïlande, et dans les pays de l’Indochine. Même en Chine, certains s’enrôlèrent dans les troupes de Mao Zedong ou dans celles de son adversaire, Chiang Kaishek [1][1]Sur les Japonais demeurés en Chine, voir Donald G. Gillin avec…. D’autres ont tout simplement disparu, comme Shoichi Yokoi qui resta caché près de vingt-sept ans dans la jungle de Guam. Il ne retourna pas au Japon avant 1972 où il devait décéder en septembre 1997 [2][2]Shoichi Yokoi, Holdout Japanese Soldier, Dies, International….
3Il n’y eut pas que ces îles perdues du Pacifique pour abriter des déserteurs. Le Vietnam en dénombrait aussi environ 5 000 au lendemain de la guerre. Parmi ces déserteurs, beaucoup intégrèrent les rangs du Viet-Minh, jouant un rôle parfois important dans des écoles vietnamiennes d’officiers, des unités de combats d’élite ou différentes sections spécialisées dans les explosifs et l’équipement pharmaceutique. Ces hommes étaient opérationnels surtout en tant que conseillers (co van) et guerriers très expérimentés, maîtrisant aussi bien l’art de la guerre qu’un savoir-faire technique très utile dans ses applications scientifiques et financières pour l’État de la RDVN au début de la guerre.
4L’utilisation vietnamienne de ces « étrangers asiatiques » dans leur guerre n’a rien de surprenant. Le phénomène est d’ailleurs bien connu des historiens travaillant sur l’Asie du Sud-Est et l’Europe. Pour la péninsule indochinoise, il suffit de penser au cadre régional dans lequel s’inscrivaient les guerres civiles au Vietnam dès le XVIe siècle. Dans les armées rivales des seigneurs vietnamiens du Tonkin et de la Cochinchine, quelques marchands et des pirates japonais servaient déjà en tant que soldats, instructeurs et ravitailleurs. [3][3]Francine Herail et al., Histoire du Japon, Le Coteau, Éditions… Très disciplinés et versés dans les techniques les plus modernes de la guerre à l’époque, les guerriers errants (ronin) du célèbre samurai Yamada Nagamsa finirent même par diriger brièvement l’armée siamoise au XVIIe siècle [4][4]Kauka Laitinen, Yamada Nagamasa : A Japanese Warrior in the…. Pour l’histoire occidentale, il suffit de citer le cas fameux des « Gardes suisses » ou encore celui des « Bataillons de déserteurs » (Freibataillonen französischen Deserteuren) incorporés par Frédérick II dans son armée prussienne au XVIIIe siècle pour relativiser l’expérience vietnamienne. Ces derniers étaient composés de soldats défaits de l’armée saxonne et de prisonniers français des campagnes de 1756-1757. On peut noter également le cas de la « Légion étrangère » française, créée en 1831 pour canaliser l’important nombre de réfugiés militaires et politiques résidant sur le territoire à l’époque. Elle comprenait 35 000 hommes en 1952, précisément quand ses troupes furent fortement engagées dans la guerre contre le Viet-Minh [5][5]André Corvisier, Dictionnaire d’art et d’histoire militaires,…. S’il serait assurément exagéré de parler à propos des Japonais déserteurs de la Seconde Guerre d’une « Légion étrangère asiatique », ces exemples doivent nous rappeler que l’emploi de troupes étrangères dans la guerre par des États locaux s’apparente à un processus sociohistorique plus large, à la fois dans le temps et dans l’espace, que sa séquence uniquement vietnamienne.
Malgré tout, pour les historiens étudiant « la première guerre d’Indochine », le sujet reste explosif, sinon tabou. Pendant le conflit, la propagande française dénonça la présence de déserteurs japonais dans l’armée Viet-Minh pour mieux discréditer la résistance vietnamienne aux yeux des éventuels soutiens régionaux et internationaux. De leurs côtés, les leaders vietnamiens niaient tout court cet apport japonais. Quant aux historiens nationalistes du Vietnam actuel, ils minimisèrent depuis la fin de la guerre la contribution de ces étrangers à leur résistance pour préférer écrire les pages héroïques de la « Glorieuse victoire vietnamienne » sur les « envahisseurs étrangers ». Finalement, les historiographies vietnamienne, française et particulièrement américaine ne conceptualisent que rarement cette guerre en dehors de leurs propres perspectives idéologiques et nationalistes, forcément limitées au « Vietnam », à « l’Indochine française » ou à ce « pourquoi » de « la guerre américaine » [6][6]Cette réflexion se situe, à son tour, dans le contexte de notre….
6En abordant ici ce sujet délicat, notre but est de détourner notre étude des anciennes orientations plutôt politiques pour traiter plus concrètement des contributions militaires, techniques et économiques des Japonais au service de la RDVN. Pour prolonger les propos cités plus haut de Corvisier, cet article argumentera qu’il n’y a rien de choquant à trouver des soldats japonais passés au Viet-Minh durant la guerre contre les Français. Compte tenu de la fragilité de l’armée vietnamienne dans les premiers jours de la guerre, la RDVN utilisa ces apports étrangers pour augmenter ses possibilités de faire face, d’une part, à la faiblesse de ses moyens militaires au début des hostilités et, d’autre part, à la supériorité technique et militaire de son adversaire. En s’incorporant des recrues japonais, la RDVN tentait de combler le fossé technique et militaire qui séparait son armée de l’armée française. Ces déserteurs japonais nous offrent également une chance unique d’explorer les zones grises de l’histoire géo-sociale des guerres pour le Vietnam et nous aident à mieux comprendre l’implication d’acteurs asiatiques variés dans un conflit qui s’étendait bien au-delà du Vietnam, voire même de l’Indochine.
7Nous ouvrons notre récit avec un bref rappel sur la prise de pouvoir du Viet-Minh en août 1945, tout en insistant sur les différentes situations politico-stratégiques que l’on pouvait alors rencontrer au nord et au sud du Vietnam. Cette distinction nous permettra de mieux comprendre les contextes géopolitiques très contrastés rencontrés par ces « alliés tardifs » dans leur trajet vers la RDVN. Dans une deuxième partie, nous essayons de donner une idée plus précise du nombre de déserteurs passés au Vietnam, leur répartition géographique et leurs motifs. Sur cette base, nous abordons dans nos deux dernières parties leurs contributions au Viet-Minh. Cette étude privilégie chronologiquement les premières années de la guerre depuis août 1945 à l’arrivée de la « guerre froide » en Asie du Sud-Est en 1950, date à laquelle la RDVN fut reconnue par les géants communistes. Un autre groupe de conseillers asiatiques, plus nombreux, succédera aux Japonais dans leur effort pour transformer l’armée vietnamienne (la société ?), mais avec un tout autre impact [7][7]Voir Qiang Zhai, Transplanting the Chinese Model : Chinese…  
A. La naissance de la République démocratique du Vietnam
8Le 19 août 1945, au lendemain de la capitulation des Japonais mais avant que les Alliés n’arrivent pour recevoir leur reddition, le front national représenté par le Viet-Minh prit le pouvoir à Hanoi et les jours suivants dans la plupart des villes provinciales au centre et au nord du Vietnam. Créé et dirigé par le Parti communiste indochinois (PCI), le Viet-Minh installa de nombreux « comités du peuple » (uy ban nhan dan). Déterminé à garder le pouvoir à tout prix, le PCI se mit à consolider son contrôle interne, en interdisant ou en éliminant les partis nationalistes concurrents, en créant une toute puissante police et en mettant sur pied des groupes d’autodéfense (tu ve). Le 2 septembre 1945, Ho Chi Minh annonça la constitution officielle de la République démocratique du Vietnam.
9Dans le Sud, la situation révolutionnaire était encore plus compliquée. Là, les dirigeants sudistes du PCI étaient relativement peu nombreux à cause de la répression menée par la Sûreté française quelques années auparavant. Mais même une fois réunis à Saigon en 1945, ils restaient remarquablement divisés entre eux. Le PCI n’avait pas « une » mais bien plusieurs voix dans le Sud. Fait encore plus pertinent, les communistes étaient loin d’être les seuls nationalistes à revendiquer le pouvoir national. Il y avait aussi des nationalistes non-communistes et religieux très nombreux, tels que les Cao Dai et les Hoa Hao. Les premiers avaient été bien encadrés et armés par les Japonais vers la fin de la guerre. Cependant, le 23 août l’un des dirigeants communistes le plus connu du Sud, Tran Van Giau, réussit à obtenir une union nationale très fragile, et ainsi prendre le pouvoir à Saigon au nom d’un « Comité de résistance du peuple » (Uy Ban Khang Chien Nhan Dan), subordonné finalement au PCI à Hanoi avec l’arrivée des communistes du Nord.
10Or, la décision prise par les Alliés à Potsdam en juillet-août 1945, confiant le désarmement des Japonais dans l’Indochine au nord du 16e parallèle aux troupes de Chiang Kaishek et au sud aux Britanniques, allait influer de façon déterminante non seulement sur les différentes situations régionales, mais aussi sur la dispersion ultérieure des désertions japonaises. À la fin de septembre, une partie de l’armée chinoise commençait à arriver au Nord-Vietnam. Plus soucieux de leurs propres intérêts économiques et stratégiques, les chefs militaires chinois sur place étaient largement opposés à la rentrée immédiate des troupes françaises en Indochine du Nord. Ce ne fut qu’à la suite d’accords diplomatiques conclus en février et mars 1946 que les Chinois commencèrent à quitter l’Indochine (leur départ ne devra s’achever complètement qu’en septembre). Du côté Viet-Minh, cela ne s’avérait pas forcément mauvais. Quels que fussent les différends historiques entre Chinois et Vietnamiens, la présence chinoise au Nord-Vietnam permettait à la RDVN de « respirer » – de consolider son État révolutionnaire, d’agrandir et améliorer son armée et d’essayer de gagner des alliés tant en Asie qu’en Occident. D’août 1945 jusqu’au déclenchement de la guerre à Hanoi en décembre 1946, le gouvernement de la RDVN au Vietnam situé au nord du 16e parallèle put aussi recruter parmi les Japonais sans craindre une ingérenceCe n’était pas le cas dans le sud. Encore une fois, la réoccupation se déroulait d’une façon entièrement différente. Une fois sur place, les Anglais facilitèrent le retour des Français en Cochinchine (appelée désormais le « Nam Bo » par le Viet-Minh) [8][8]« Trung Bo » était le vocable pour l’Annam ou le centre du…. Le 23 septembre, un coup de force écarta le Viet-Minh de Saigon, poussant immédiatement les communistes, les Hoa Hao et Cao Dai, vers le sud et le sud-ouest, au fur et à mesure que le Corps expéditionnaire français reprenait les villes et les axes de communication. Placés désormais devant une véritable guerre dans le sud, Vo Nguyen Giap et Ho Chi Minh décidèrent de remplacer Tran Van Giau par un homme fort forgé à Poulo Condor et en Chine nommé Nguyen Binh. Chargé de la zone VII (l’est du Nam Bo), Binh prit en main très vite toute la direction militaire du Nam Bo et fut nommé général de division en 1948. Moins concerné que Giau par les applications théoriques du marxisme-léninisme dans les villes du Vietnam, Binh se mit à créer une armée pour se battre contre le Corps expéditionnaire dans le maquis du Sud. Tâche ardue. Il s’était toute de suite rendu compte du besoin d’instructeurs militaires, lesquels allaient s’avérer essentiels à la formation d’un corps d’officiers compétents dans l’art de la guerre, indispensables à la création, au déploiement et à la direction des premières unités de combat. Comme Giap, Binh ne va pas hésiter à recruter ses instructeurs parmi des officiers japonais restés en Indochine pour servir comme conseillers dans son état-major et même comme ses gardes du corps [9][9]Nguyen Hung, Nguyen Binh : Huyen thoai va su that [Nguyen…. française directe.


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