MICHAUX DCD
Nombre de messages : 32771 Date de naissance : 11/11/1931 Age : 92 Localisation : BELGIQUE Date d'inscription : 08/10/2006
| Sujet: Qui suis-je Mer 15 Aoû - 21:46:10 | |
| - Bon travail pour ton anecdote de demain. - Bois bien, pas trop vite et................. n'oublie pas p^pi avant d'aller dormir, moi, si j'oubli, suis bon pour me lever dans les 2/3 H du mat. :goodn: :x1: | |
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Parrain Invité
| Sujet: Re: Qui suis-je Jeu 16 Aoû - 15:21:32 | |
| - christobald a écrit:
- Colonel Roland VAUDREY
Ce numéro est dédié au Colonel Roland Vaudrey qui défendit l'Occident d'Hanoi à Alger, des camps viets aux prisons gaullistes, de l'armée coloniale à l'armée secrète, et qui mourut en exil mais libre le 15 janvier 1965
Commandeur de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945 Croix de Guerre T.O.E. (Indochine), Croix de la Voleur militaire Croix de guerre vietnamienne, 17 citations à l'Ordre de l'Armée
VAUDREY NOTRE AMI Je n'oublierai pas ce lundi 18 janvier ni ce déjeuner, curieusement situé rue de la Santé, où nous devions nous retrouver quelques-uns avec Bernard George, Michel de Saint-Pierre et Paul Dehème. C'est ce dernier qui m'apprit la nouvelle, parue le matin dans la Lettre Confidentielle, que j'avais, pour une fois, omis de lire. Il me tendit un carton, bordé de noir: le colonel Roland Vaudrey venait de mourir, en exil.
Nous ne sommes pas les bateleurs de nos morts, et plût au ciel qu'ils soient vivants, Degueldre, Piegts, Dovecar, le colonel Bastien-Thiry, le commandant Casati, et maintenant le colonel Vaudrey. Mais nous ne pouvons pas les laisser partir sans un mot, sans un signe d'adieu, nous ne pouvons pas ajouter le silence à la terre qui les recouvre.
Raoul Girardet; Jacques Laurent et Jean Brune avaient connu le colonel V audrey en Algérie, quand il y exerçait un commandement sur la presqu'île de Collo. Chassé d'Algérie avec le colonel Romain-Desfossé par une décision significative et élogieuse du pouvoir gaulliste, il devait tout naturellement retrouver ceux qui, à Paris, venaient de fonder « L'Esprit Public » et que j'ai nommés. Je le vis pour la première fois, un samedi matin de décem.bre ou de janvier, dans le bureau modeste où Henry Smadja, le directeur de « Combat », avait bien voulu abriter notre feuille anti-conformiste. Nous nous préparions sans moyens, sans argent, à la bataille, à la défaite du Référendum. 1'audrey frappait par la clarté de son regard par la résolution de son caractère. Malgré une situation de famille lourde et difficile, il n'était pas de ces officiers qui mettent dans les balances de leurs devoirs des considérations de solde ou d'avancement. Je crois qu'il était sorti du rang : de toute manière, ses qualités étaient populaires, et j'emploie ce mot, sans restriction ni démagogie, dans son sens le plus fort et le plus noble.
Arrêté Avenue Kléber, au matin du Putsch, et compromis dans ce que la police a appelé le Complot de Paris, il n'était pas homme à accepter la détention. Les conditions de son évasion sont peu connues, mais elle fut spectaculaire. Il rejoignit en Algérie l'armée de l'ombre. Il évita une nouvelle arrestation et, après la victoire commune des Présidents De Gaulle et Ben Bella, prit le chemin de l'exil. Atteint d'une maladie impitoyable, on imagine quels turent ses derniers mois, loin des siens et de sa patrie. Pourtant, ni il ne désespéra ni il n'abandonna. Sa contribution spontanée à « L'Esprit Public »(ce n'était pas nous qui étions allés le rechercher. Où et comment ? Il nous envoya son texte par la poste) prouvait qu'il n'était pas résigné, et qu'au milieu de tous ses soucis, ou plutôt au-dessus d'eux, celui de la nation asservie, trompée et malade, l'obsédait encore. L'ami qui entoure de soins une voisine très respectable et affectionnée me rapporta que dans l'église de Bruxelles où eut lieu la cérémonie religieuse due au Colonel, les orgues jouèrent la Marseillaise et que les employés des Pompes Funèbres se mirent au garde-à-vous. Seuls, ceux qui n'ont pas connu l'épreuve glaciale de l'exil ou ceux qui, ne l'ayant pas connue, manquent d'imagination, peuvent rire ou sourire de ce détail. Je le dédie aux autres. Roland Vaudrey repose maintenant dans la terre de Reims. Il aura ainsi manqué au tableau de chasse du général Debrosse et des policiers français. Comme Jacques Isorni le proclamait à la face du substitut du Procureur de la République qui venait de requérir contre lui, je ne souhaite pas que les prisons qu'il faudra ouvrir et vider se remplissent de nouveau (une bonne douzaine de cellules suffira), mais je rêve que tout ce joli monde de généraux et de poulets soit un jour contraint - je dis contraint - de faire les pèlerinages des cimetières où dorment leurs victimes. Et qu'ils restent debout, tête découverte, de longues heures. Et que s'agenouillent ceux qui savent. Et que le rouge de la honte leur monte au front, dans le vent glacial du jour d'hiver que nous aurons choisi pour ces cérémonies expiatoires. Et qu'ils se taisent. Et qu'ils repartent, les mains moites d'une peur inutile, leurs visages de cafards enfin démasqués et décomposés, retrouver la chaleur de leur petite existence médiocre. Oui merçi Christobald, de nous avoir rappelé que certains ,ne voulaient pas abandonner un territoire de la France aux spéculateurs.Que personne n'oublie que là,d'autres ont cédés un département Français sans honte aucune et sont encore honorés !. |
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