Légionnaire Ma Yubao

Je viens de découvrir l'histoire de ce légionnaire ( un peu particulier ) et je vous en fait part.
Je ne sais si ce sujet à déjà été traité.



Je n'ai aucune photo de lui en tenue militaire française, mais n'ai pas fait de recherches.



Son histoire succinte  avant la Légion.
En fait, son nom est Ma Yubao. Né à Kunming  en 1894 dans une famille Hui (musulmans chinois). Il entre au Lycée provincial dans la section industrielle en 1909. Puis il est admis par concours à l’Académie militaire du Yunnan avant de rejoindre en 1912 celle de Nankin grâce à ses études remarquables.

En 1913, il rejoint le soulèvement révolutionnaire du Jiangxi, à Hukou comme Chef de Bataillon. Après l’échec du soulèvement il rejoint l’armée du Yunnan.

En 1915, alors que Yuan Shikai se fait nommer Empereur, la Seconde Armée du Yunnan se mobilise ; Ma est nommé commandant en second du Général Yang Yixian et est stationné à Guilin au Guangxi. Peu après, il regagne le Yunnan comme commissaire au recrutement puis il y devient instructeur à Mongtsé. Là, centre ferroviaire de la ligne du chemin de fer du Yunnan, il fréquente le Consul de France. Aux récits de ce dernier des atrocités germaniques, le jeune capitaine se décide à soutenir l’effort de guerre français.


Puis en service dans l'armée française.




Le Consul lui ouvre la voie vers Hanoi où il rencontre le Gouverneur Albert Sarraut, et en décembre 1916 il entre dans l’armée française . En février 1917, il est envoyé au Maroc pour faire ses classes au sein du régiment de marche de la Légion étrangère.

Lorsque le « Gouvernement du Nord » déclare à son tour la guerre à l’Allemagne, le Gouverneur du Yunnan via l’attaché militaire de l’Ambassade de Chine à Paris autorise le Légionnaire Ma à rejoindre le front. Ce dernier, le Lt-Général Tang, lui demande de tenir un journal, ce que fit scrupuleusement Ma.

Au front en 1918, il se montre courageux et déterminé. Lors des combats sur l’Ancre, dans la Somme, en mars 1918, il est blessé à la tête par un éclat d’obus. Guéri, il revient à son unité pour participer à la bataille de l’Oise, en juin, où il est gazé et évacué. Soigné à Paris, il reçoit la Croix de Guerre. L’ambassadeur de Chine Hu Weide, tout en reconnaissant son courage et son audace, demande alors pour le préserver qu’il soit affecté à l’arrière comme élève officier. Mais Ma estime que le travail n’est pas achevé et remonte au front. Il est de nouveau atteint et il succombe à de nouvelles blessures à l’ambulance 3/55, à Jaulzy, dans l’Oise, le 2 septembre 1918.





Il est inhumé aulcimetière de Vic-sur-Aisne (carré F, tombe 59), une stèle marque la dernière demeure du soldat Ma Yi Pao, mort pour la France.

Un hommage lui a aussi été rendu à ce légionnaire un peu particulier à Kumming en 1920 par des dignitaires chinois

Je ne sais pas si l'amicale des légionnaires chinois connait l'histoire de cet homme. En effet si les chinois sont nombreux dans nos rangs aujourd'hui, ce n'était pas le cas au début du siècle dernier. Il faut noter que 6 chinois ont servi dans la Légion Etrangère lors de la 1ère guerre mondiale.

j'avoue de connaître peu de chose de la Chine à part de la soupe chinoise et du ping-pong

J'ai trouvé le récit de la vie de cet homme sur le site du Souvenir Français de Chine.

Il faut bien reconnaître que c'est surtout son parcours en tant qu'officier chinois qui retient l'attention.

Il a servi très peu de temps la France, mais y a laissé sa vie.

Je visite parfois les sites qui parlent de l'histoire de la France dans ces régions ( Chine, Taiwan et Japon )
car on oublie souvent que la France y a parfois combattu au 19ème siècle et qu'il en reste des traces.


C'était surtout la Royale et les Marsouins et Bigors, mais à Formose il y avait aussi la Légion.


Si ces souvenirs sont mis en avant, c'est souvent dans un but diplomatique.
C'est le cas aussi en Thaïlande ou le souvenirs français essaye de mettre en avant le plus souvent possible
le passé entre la France et le royaume du Siam. Parfois les affrontements, parfois les alliances.


Il y a un sujet sur lequel on arrive pas à trouver grand chose.
J'en ai souvent parlé avec François Doré, chef du Souvenir Français ici, c'est la présence
de légionnaires à la fin du 19ème siècle dans le royaume.


Il y a bien eu un Bataillon de Marche du Siam envoyé depuis Sidi Bel Abbès pour occuper le casernement français de Chantaburi ( sur les bord du Golfe du Siam ) au sud de Bangkok
mais on  en trouve pratiquement pas de trace dans l'histoire.


Il n'a pas eu à combattre et a surtout été utilisé pour faire des relevés topographiques pour
marquer la frontière entre le Siam et la Cambodge.


Seules deux ou trois compagnies sont restées un ou deux ans, les autres ayant été rapidement
redirigées vers le Tonkin.